Boucherie : la boucherie française ou l'art de la découpe
Pour beaucoup, une boucherie est une boutique où l’on achète de la viande. Mais c’est aussi un art qui commence dans les champs. Le boucher choisit la viande qu’il veut travailler auprès des producteurs ou des abattoirs, puis il la prépare dans son atelier. Ce n’est qu’ensuite qu’il la vend à ses clients. Nous vous emmenons découvrir le lien entre l’art de la découpe et les bons petits plats servis dans nos assiettes, vous pourrez également retrouver notre sélection de viandes ici dans notre rayon Boucherie
L’histoire de la boucherie
Le métier de boucher est l’un des plus anciens et des mieux organisés, avec le boulanger. On retrouve les premières corporations de bouchers en Égypte et à Babylone. A Rome, les baori (bouchers) se distinguaient déjà des suari (charcutiers) ou des pécuarii (volaillers). Au Moyen-Âge, les artisans qui travaillaient pour les seigneurs viennent s’installer en ville pour servir une clientèle urbaine. Le commerce de la viande de porc se spécialise. Le boucher est celui qui tue le cochon, et des “ porcatores “ débitent et salent la viande et le gras pour les vendre. Ce sont les ancêtres des charcutiers actuels. Les bouchers étaient organisés en une corporation sous l’autorité d’un maître boucher choisi le plus souvent parmi les plus riches. La corporation jugeait des malversations et des fraudes des garçons-bouchers et de tous les différents privés concernant la corporation.
Aujourd’hui, le métier de boucher est très réglementé. L’artisan doit être titulaire au moins d’un CAP pour exercer. Il doit maîtriser les techniques de conservation et de sécurité alimentaire, mais il faut aussi qu’il ait l’esprit commerçant pour ne pas acheter ni vendre sa viande trop cher ou pas assez.
Indispensable en boucherie, l’art de la découpe
Dans son atelier de découpe, le boucher procède à diverses opérations pour présenter ensuite le produit final, c’est-à-dire le steak, le pot-au-feu ou les autres pièces de viande à son client. Voici les différentes étapes de la découpe de la viande de boeuf :
La coupe et la découpe de la carcasse
Les étapes de gros correspondent à la coupe de la carcasse, à partir du demi-gros, il s’agit de la découpe. À partir d’une demi-carcasse, on obtient l’épaule, le déhanché, le collier et les basses côtes, entre autres.
Le désossement et la séparation
Le désossement consiste dans le retrait des os attachés aux chairs, pour préparer celles-ci. Cette activité de désossement et de séparation est spécifique à l’artisan boucher. La séparation consiste à diviser les muscles, en fonction des catégories des morceaux ou de l’orientation culinaire. Ceux de catégorie 1 sont des morceaux à griller, ceux de catégorie 2 sont des morceaux à braiser et ceux de catégorie 3 sont des morceaux à bouillir. Pour la catégorie 1, on sépare tous les muscles, de façon à enlever toutes les aponévroses (les peaux) qui entourent les muscles. Ces morceaux sont à griller, comme le bifteck. Pour la catégorie 2, on va plutôt parer, pour pouvoir faire des cuissons mixtes. C’est le cas du paleron. Et pour la catégorie 3, on peut se permettre de laisser des nerfs et de la graisse, puisque ces morceaux seront bouillis. Exemple : le pot-au-feu.
Des morceaux de Boeuf Bourguignon, une viande à bouillir pour le plat du même nom.
Le parage et l’épluchage
Le parage consiste à dégraisser un morceau. Le boucher utilise un couteau à lame rigide. Souvent le couteau à désosser sert à parer. L’épluchage est aussi connu sous le nom de dénervage. Il consiste à ôter les nerfs internes et de périphérie de la pièce que le boucher travaille. L’épluchage est généralement réservé aux pièces de catégorie 1 destinées à la préparation de pièces à bifteck, rosbif, fondue...
La préparation finale, avec le piéçage et le ficelage
Le piéçage, qu’on appelle aussi tranchage, est l’opération que le boucher réalise lorsqu’il portionne individuellement différents types de muscles, comme la coupe de bifteck, escalopes, grillades… On parle aussi de piéçage lorsque l’on portionne des côtes. Cette opération est de plus en plus courante chez les bouchers qui proposent des spécialités comme les paupiettes, le cordon-bleu ou les roulades.
La fameuse paupiette de veau, bardé et ficelée par les bouchers
Le ficelage est, comme son nom l’indique, le fait de maintenir avec une ficelle alimentaire une pièce dans une forme bien définie pour la présentation, ou bien de poser une barde autour d’une pièce à rôtir. La pose d’une ficelle peut aussi servir à apporter une touche décorative au morceau de bœuf. Cette opération est délicate et nécessite toute l’expérience du boucher. En effet, si l’artisan ne maîtrise pas parfaitement le serrage du morceau, celui-ci va perdre de ses sucs et sera sec après cuisson.
Les autres découpes de viande
L’artisan boucher s’occupe généralement de la viande de bœuf, mais il peut aussi réaliser la découpe de carcasses d’autres animaux, comme le porc ou l’agneau. La découpe de la viande de veau est sensiblement la même que pour le bœuf, mais les autres animaux sont différents.
La découpe d’un cochon donne 4 parties principales : La longe, le jambon, la poitrine et l’épaule. On retrouve dans la longe des morceaux comme le filet mignon ou le travers. Le jambon est surtout utilisé pour la fabrication du jambon sec, ou le jambonneau. La poitrine est généralement découpée en plat de côtes, et l’épaule peut être vendue entière ou en jambonneaux, elle aussi.
Un jambon sec de qualité supérieur affiné 12 mois et taillé dans la partie également appelée jambon
L’agneau et le mouton
Un agneau ou un mouton se découpent de la même façon. Le boucher obtient 5 morceaux dans lesquels il découpera les pièces qu’il vendra dans sa boutique : la poitrine, l’épaule et le collier, qui serviront en tant que morceaux entiers ; les côtes, qui donneront les filets et les côtes premières ; et enfin le gigot.
Le lien entre la découpe et la saveur des plats
On le voit, la découpe de la viande est un art que l’artisan doit parfaitement maîtriser s’il veut offrir un produit de qualité à ses clients. Pas question de découper des morceaux pour réaliser un steak haché dans du paleron, le client se retrouverait avec un haché trop dur et gélatineux ! Il est, de la même façon, impensable de lui vendre une côte de bœuf mal coupée, le résultat dans l’assiette serait catastrophique. Pour que le client soit satisfait, le boucher se transforme de plus en plus en conseiller culinaire. Il n’est pas rare de voir des consommateurs demander à leur artisan boucher quelle viande serait la plus conseillée pour réaliser tel ou tel plat.
La boucherie est un métier artisanal, qui permet à la gastronomie française de se révéler sous son plus beau jour. Que serait une tablée entre amis ou en famille sans un beau morceau de bœuf ou de cochon spécialement préparé par votre artisan boucher ?
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